nous sommes partout

nous sommes partout

Cachez vos tétasses ou rembourrez-les et laissez-nous tranquilles

…nous sommes partout, même dans le vide
…patience, patience… ça charge

Les boobs, c’est une partie du corps qui se situe à la hauteur du thorax, entre le cou et le bide. C’est la poitrine quoi. Mais contrairement à ce qu’on peut entendre ici et là, notamment dans les dictionnaires, tout le monde a des nichons, des miches, des michetons, des mamelles, des mamelons, des lolos, des loches, des pecs’, des pectoraux, des tétons, des tétines, des tétés, des tchoutchs, des tits, des boobs, des poitrines, des poitrails, des balcons, des flotteurs, des nibards, des gougouttes, des coffres, des gorges, des eins, des nénés et autres éléments physiques qui se situent sous les deux clavicules.

Que tu sois une femme cis, une femme trans, un mec trans, une personne non binaire ou………….. un mec cis bien relou, ben t’as des boobs. Mais nos seins sont politiquement différents.

On ne les regarde pas pareil.

On ne les éduque pas pareil.

On n’en parle pas pareil.

Chers mecs cis, vos tétasses on les a déjà bien assez vues. Un peu de pudeur de bleu ! Dévoilez-les avec précaution, jouez subtilement à cache-cache avec nous, balancez les décolletés, « tu me vois, tu me vois pas », c’est comme ça qu’on fait askip, rendez-les censurables ! Rembourrez-vous le torse, pas au fitness, devant vos miroirs et contemplez vos nouvelles courbes féminines avant de vous lancer dans un concours de t-shirts mouillés. Si, si. On se lèche déjà les babines. Soyez plus fab’ quoi.

Nous, on rêve de grandes processions de nibards dans les rues, tous nus comme des vers et cachés pour celleux qui en n’ont pas envie. Une méga meute impubliable sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, balançons les restes des « ancêtres corsets », balançons nos crop-tops et nos sweatshirts et promenons-nous dans les bois et dans les villes, allons taffer à poil, buvons des verres à poil et monsieur Zuckerberg pliera ou fera faillite. Organisons des blocs, pétons les caméras des journalistes relous et scandons touxtes ensemble nos hymnes, nos kifs et nos slogans.

Ce sera une grande meute de nichons coulants comme des larmes de joie, flous comme la brume, poilus comme des arbres en été, couverts comme en hiver, gonflés à bloc comme en manif, fraîchement cicatrisés comme certains de nos cœurs, petits comme des raisins, accidentés comme les forêts, rouges comme des langues chaudes, énormes comme notre solidarité, fripés comme du papier froissé, plats comme les steppes du nord, boursouflés comme des oranges juteuses, acnéiques comme les astres, faits, refaits, cousus et décousus comme nos pensées, durs comme la roche, vieux comme les sagesses de nos sœurs, laiteux comme la voie lactée, vergeturés comme l’océan, asymétriques comme la vie, mous comme l’écume de mer, en sueur comme la rosée du matin, secs comme des pruneaux californiens, noirs comme des pupilles, voilés comme une ville en automne, pointus comme les aiguilles des conifères, explosifs comme les volcans, carrés comme des pecs, débordants comme nos colères.

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