nous sommes partout

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Conventions typographiques et inclusivité du français

…nous sommes partout, même dans le vide
…patience, patience… ça charge

Le collectif logistique a décidé d’un ensemble de conventions typographiques, dont la plupart concerne l’écriture inclusive. Dans l’histoire et la pratique militante, cette écriture a connu de nombreuses variations, occasionnant plusieurs propositions de conventions, souvent complémentaires. En compagnie de personnes militant sur la question, nous avons opté pour des conventions fluides, en mêlant expériences et propositions historiques.

Usage du X

L’usage du X engage, dans la structure genrée de la langue, un trouble, la possibilité d’une troisième voie qui échappe (ou plutôt qui représente la possibilité d’échapper) à la normativité binaire°. Un militant est une personne qui se reconnaît comme un homme, une militante est une personne qui se reconnaît comme une femme, unex militanxte est une personne libre de se situer où iel le voudra dans le spectre riche et complexe de l’identité de genre°.

Dans ce livre, le X est utilisé dans l’ensemble des mots et des classes lexicales sujets à l’accord de genre dans la langue française. Cette typographie inclusive a été appliquée à l’ensemble des termes désignant des individualités génériques ou des groupes rassemblant des personnes dont le nombre et/ou le genre ne sont pas objectivement connus. Elle n’est par contre pas appliquée pour désigner des groupes n’incluant objectivement pas de personnes non binaires. Dans ce cas, c’est le féminin prioritaire qui est employé. Le masculin, quant à lui, est utilisé pour désigner des groupes n’incluant objectivement que des hommes.

Le plus souvent, ces questionnements et ces précisions étaient explicitement souhaités par les auteurixes. Dans certains textes, à leur demande, certains groupes ou fonctions sociales ont été accordés au masculin traditionnel pour mettre l’accent sur les aspects masculins de certaines positions de pouvoir (« les policiers », « les patrons », « les politiciens », etc.).

Enfin, l’écriture inclusive binaire est utilisée pour désigner les animaux non humains.

Accords non binaires sans points médians

Dans la mesure où Nous sommes partout est un projet qui se destine également à des formes orales1, la priorité a été mise sur l’aisance de lecture.

Les parenthèses, les crochets, les barres obliques, les points classiques ou médians tendent en effet à alourdir la lecture et à générer des incertitudes dans l’énonciation orale (« les militant.x.e.s », « les militant(e)(x)s », « les militant/e/x/s », etc.). Nous avons donc fait le double choix de supprimer l’ensemble des séparateurs typographiques et de placer librement les X dans les mots genrés pour créer des formes plus facilement oralisables. Dans certains cas, quand le fait de genrer s’entend, nous avons employé des formes faciles à oraliser, en interprétant assez librement les possibilités (« les militanxtes »).

Dans les cas où le résultat n’était pas facilement oralisable, nous avons simplement fait le choix d’un X final, placé avant les S au pluriel (« iels n’étaient pas sûrexs »). Quand le genrage repose sur l’ajout de voyelles ou de consonnes muettes, construire des formes oralisables nous a paru plus simple avec l’ajout d’un X final (« des militanxtes énervéexs »).

Au fil de l’écriture, à mesure que les contributeurixes relisaient et transformaient les conventions, plusieurs formes possibles d’un même accord en sont venues à coexister dans le volume, ce qui nous convient très bien.

Les pronoms genrés et certaines locutions d’usage sont contractés : « iel » pour « il/elle », « elleux » pour « elles/eux », lae pour « la/le ».

Nous avons fait le choix de respecter les accords classiques des mots non genrables désignant des groupes sans distinction de genre : « les personnes sont énervées » (et pas « énervéexs »).

Autre

Sur la suggestion bienvenue d’une contributrice, les marques et entreprises privées sont écrites sans leur majuscule initiale pour ne pas leur donner plus d’importance qu’elles n’en ont déjà.

Les termes suivis d’un ° sont définis ou présentés dans un glossaire à la fin de l’ouvrage.


  1. Voir dans l’introduction les précisions relatives aux lectures publiques. 

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